Appelée douance au Québec, la précocité intellectuelle ou encore haut potentiel intellectuel (HP ou HPI) est un fonctionnement cognitif qui a un impact sur les apprentissages. En général, les enfants dit surdoués ne se reconnaissent pas dans cette appellation car ils sont au contraire confrontés à des difficultés du fait de leurs particularités. Ils ne se sentent pas particulièrement doués ou dotés d’aptitudes. Le terme de zèbre, inventé par Jeanne Siaud Facchin, est intéressant car il traduit leur fonctionnement subtilement différent : le zèbre, seul équidé que l’homme ne peut apprivoiser, se distingue des autres bien qu’il leur ressemble, et cherche à se dissimuler grâce à ses particularités.
Le fonctionnement cognitif et émotionnel des enfants à haut potentiel
Être doté d’un haut potentiel ne signifie donc pas être quantitativement plus intelligent mais plutôt avoir une intelligence qualitativement différente, associée à une grande sensibilité. Il ne s’agit pas d’un trouble reconnu, mais d’une forme atypique de neurodéveloppement.
Les enfants précoces ont un QI plus élevé que la moyenne. A l’imagerie cérébrale, on observe une hyperactivation du cerveau, qui amène une grande puissance de raisonnement. Ils réfléchissent rapidement, en partant sur différents axes à la fois (pensée en arborescence).
Au niveau clinique, les enfants surdoués font preuve de curiosité et de créativité. Petits, ils accèdent rapidement au langage et entrent tôt dans la lecture. On constate souvent de l’hypersensibilité : leurs émotions sont exacerbées, ils ont beaucoup d’empathie et leurs 5 sens sont très actifs. Ces particularités leur donnent le sentiment d’être en décalage avec les autres et ils ont beaucoup de croyances négatives sur eux-mêmes.
Un enfant précoce avec un profil de haut potentiel hétérogène aura plus de difficultés car la précocité est associée à d’autres troubles (dyslexie, TDAH, autisme, trouble affectif…). L’enfant compense son trouble grâce à ses capacités intellectuelles, ce qui rend le diagnostic difficile. Il risque de souffrir davantage d’anxiété, de troubles du sommeil et de manque de confiance en soi. Il peut être également plus touché par l’échec scolaire.
Haut Potentiel et échec scolaire : le besoin de soutien scolaire peut se faire sentir
Un tiers des enfants surdoués est en échec scolaire, souvent à partir de la 4ème, lorsque les enseignants demandent de justifier les réponses et de rédiger davantage. N’ayant jamais eu la démarche d’apprendre à apprendre, les difficultés surviennent lorsque tout n’est plus évident pour eux. Ils ont également un déficit d’inhibition qui engendre des erreurs d’inattention. Ils ont peu d’intérêt pour les tâches routinières et l’ennui peut survenir vite en classe. Enfin, ils ne sont pas à l’aise avec l’implicite, ce qui entrave leur compréhension des textes et des consignes.
Comment aider mon enfant précoce ?
Dans mon cabinet de soutien scolaire à Rouen, j’accompagne des enfants à haut potentiel, des zèbres petits et grands qui ont perdu leur motivation ou se sentent dépassés par la charge de travail ou par leur pensée arborescente.
En séance, ils découvrent leur manière d’apprendre, ce qui répond à leur besoin vital de comprendre. Prendre conscience de leurs ressources leur permet de reprendre confiance en eux. Je leur explique comment comprendre lorsque cela n’est pas immédiat. Ils s’entraînent également à canaliser leur imagination et leurs idées, et à ralentir pour être plus attentifs. Enfin, ils apprennent à se faire comprendre : parler pour les autres, expliciter et organiser sa pensée, justifier un raisonnement…
Parallèlement à l’accompagnement pédagogique
Il est pertinent de faire un diagnostic chez un psychologue ou neuropsychologue afin de mettre des mots clairs sur les difficultés. L’enfant acceptera mieux sa différence et sera plus apaisé s’il a conscience de son fonctionnement. Un test de QI (quotient intellectuel) sera effectué, ainsi qu’une analyse clinique de la situation. Pour que cela soit utile, un diagnostic doit toujours être accompagné d’un compte rendu fait à l’oral par le professionnel, dans le but d’expliciter à l’enfant les résultats.